HEY ! How have you been ? || Liipom Leyn

PROFESSEURS · **PROFESSEURS** **Devon T. Millegan**

Les cours, les cours, toujours les cours. Ce matin, les élèves du cours du professeur Millegan étaient passés à l’oral. Objet de l’exposé : Analyse du « Portrait de Dorian Gray », œuvre hédoniste à la beauté vénéneuse, écrit par Oscar Wilde. Les thèmes principaux à exploiter étaient l'esthétique tels que l'art, la morale, la jeunesse, l'hédonisme, ou encore la beauté. Il fallait aussi formule le fait que l’auteur irlandais parlait à travers les remarques cyniques et la philosophie de Lord Henry. Ce devoir n’avait rien de très complexe, de nombreuses facettes pouvaient être approfondies, mais il fallait faire la part des choses car ce roman se présentait comme un conte philosophique, social, poétique, moral, fantastique et protestataire. La majorité des élèves avaient accompli un bon travail. Un étudiant notamment, qui avait décidé d’analyser le livre du point de vue de Lord Henry, avait obtenu la meilleure note. Devon était donc venu ranger les livres prêtés pour les élèves qui n’étaient pas allés le chercher en librairie.

Les cheveux en bataille, légèrement bouclés, le professeur qui était l’image même du dandy anglais, portait une dizaine de bouquins sur ses bras. Néanmoins, sa démarche n’en était pas alourdie, Devon avait avancé toujours avec ces pas légers et tranquilles. Il arriva devant la bibliothécaire, lui adressa un sourire charmant, et fit :

Voila Isabelle, les Portraits de Dorian Gray, rendus en temps et en heure.

Car ce n’était pas souvent que le professeur rendait les livres à l’heure dite. Les siens, et ceux empruntés pour ses élèves. Isabelle afficha une mine surprise, et satisfaite. La bibliothécaire avait souvent bataillé avec le professeur Millegan, mais au fond, une complicité était née entre eux, et Devon ne manquait jamais un moment pour taquiner Isa, comme il aimait à la nommer. Millegan lui adressa un clin d’œil et puisqu’il était dans la bibliothèque, autant y rester un peu. Le professeur n’avait cours que dans deux heures, une aubaine pour lui, c’était si rare, et donc Devon décida d’en profiter. L’homme se rendit dans une allée, regardant ici et là les couvertures des nombreux livres rangés sur les hautes étagères.

THÊTA KAPPA EPSILON · **THÊTA KAPPA EPSILON** **Liipom G. Leyn**

Liipom : « Monsieur Millegan, bonjour. »

PROFESSEURS · **PROFESSEURS** **Devon T. Millegan**

Devon avait déjà trois livres dans les bras. Trois livres, trois tailles différentes. Sur le premier, le plus épais, on pouvait y voir écrit en lettres capitales "GUERRE ET PAIX" de Léon Tolstoï. L'un des plus célèbres romans de l'auteur russe allait faire l'objet d'une étude en cours. Bien entendu, les étudiants n'allaient pas étudier l'intégralité du livre, un soulagement pour les élèves, comme pour le professeur Millegan. Ce dernier savait faire beaucoup avec peu. En outre, il est inutile de lire 600 pages alors que seulement une dizaine suffise. Et il faut l'ajouter, les cours sont moins intensifs vers la fin de l'année, en tout cas, avec Devon qui laissait du temps libre à ses élèves. Ce qui n'était pas le cas de tous ses collègues. Quoiqu'il en soit, Millegan destinait ce cours aux élèves spécialisés dans l'étude du droit. C'était une classe plutôt calme et attentive. L'écoute était l'une des principales qualités de ces étudiants. Mais ils avaient également la magnifique faculté de contester et de tout remettre en question. Pour cause, de longs débats s'en suivaient, élèves face à l'enseignant, élèves contre élèves ou encore élèves et professeur en désaccord avec d'autres jeunes gens. Ce n'étaient pas des débats longs et ennuyeux, mais des confrontations vives et animées.

Devon retournait auprès de la bibliothécaire. Le garçon slalomait tranquillement et avec aisance à travers les longues rangées de livres. La bibliothèque de l'université était l'une des plus grandes de l'État de Californie. De ce fait, encore beaucoup d'élèves se perdaient dans les hautes étagères, nombreuses dans la salle. Millegan, lui, les connaissait bien. C'était son terrain de prédilection, son terrain de jeu. Comme dans chaque université, des passages "secrets", enfin du moins dissimulés s'y trouvaient, et le professeur n'hésitait pas à les empruntait. Déjà Isabelle levait les yeux vers le dandy, qui lui, arborait un sourire en coin, l'oeil taquin.
- Encore vous ?
- Je suis sûr que derrière ce masque d'indifférence et d'exaspération ne se cache que tendresse et amitié.
- Oui oui, bien sur, fit Isa avec cette magnifique antiphrase. Mais elle fond, la bonne femme se retenait de sourire. La bibliothécaire avait appris à apprécier ce curieux personnage. Elle ajouta :
- C'est pour quoi ?
- Alors, une pizza margherita, sans champignons, une bouteille de Madiran et un... Voyant la mine morne de sa compagne, il s'arrêta et son sourire s'élargit. Leur joute verbale l'amusait beaucoup. Ces livres, chère madame.
Isabelle les enregistra, et ne fut pas surprise d'avoir entre les mains "Pinocchio". Ce n'était pas la première fois que Devon prenait des livres pour sa fille Catherine, même si la bibliothèque n'en possédait pas une quantité énorme.
- Merci, belle enfant. Au plaisir de vous revoir. Millegan attrapa les bouquins et tourna les talons. A présent, le professeur partait à la recherche d'une table libre. Il y avait quelques étudiants présents, et ces derniers le saluèrent. Devon était apprécié au sein du campus, et il bavarda quelques instants avec eux. Sur le chemin, il croisa Liipom Leyn, une de ses élèves en droit. Elle était une très belle jeune femme, et le garçon aimait particulièrement ses yeux et son grain de beauté. Mais bon, Millegan n'allait pas tomber dans la très connue relation amoureuse élève/professeur, non ? Il faut le dire, Devon n'était jamais encore sorti avec l'une de ses étudiantes, même si les tentations sont bien et belles présentes, Liipom en représentant une grande. En outre, le garçon était un séducteur - et non goujat - dans l'âme et les plaisirs de la chair n'ont plus aucun secret pour lui désormais. Un sourire charmant et charmeur apparut sur ses lèvres, et une lueur nouvelle dansa dans ses yeux bleus.

Liipom Leyn, gente demoiselle. Alors que vous partez, j'arrive. J'espère ne pas être la cause d'un tel départ précipité ?

Millegan prit place et posa les livres sur la table. Attrapant celui de Tolstoï, il fit dans un sourire mutin :

Regardez ce que j'ai préparé pour vous... Je vous donne le nombre de pages ?

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