La jeune fille était assise dans les gradins autour du terrain de football américain où les joueurs de l’université s’entraînaient. Comment était-elle arrivée ici ? C’est tout simple. Ce matin, après son cours d’anglais, elle était allé au restaurant universitaire, avait mangé seule et en peu de temps, comme à son habitude. L’après-midi commençait à peine, Lilly décida de travailler son anglais sur l’une des tables de l’extérieur. En quittant ce lieu, elle s’était perdue. C’était amusant ; l’opéra de Sofia où elle avait passé plus de 10 ans de sa vie était immense lui aussi, avec plein de petits passages, secrets ou pas et elle ne s’y était jamais perdue. L’université californienne n’avait pas de ces passages cachés, mais la blondinette avait réussi à s’y perdre.

Ses pas la menèrent jusqu’au stade. Le soleil inondait le terrain et les gradins. Lilly trouva l’endroit plaisant et s’y installa. Elle regardait les joueurs évoluer sur le terrain sans rien n’y comprendre. Son domaine à elle, c’était la danse, rien d’autre. En les regardant plus longuement, la jeune fille y voyait une sorte de ballet. Il n’était en rien comparable au Lac des Cygnes, mais il avait son charme. Il lui semblait que les joueurs étaient poussés d’un côté puis de l’autre par un vent imaginaire. Ou bien qu’ils étaient sur un bateau ayant du roulis.

La jeune fille aimait leur façon de bouger. Elle se décida à utiliser son cadeau d’anniversaire que John lui avait offert il y a quelques jours. Pour ses 19 ans, son grand frère adoptif lui avait offert un bel appareil photo. Il espérait secrètement que la photographie puisse la passionner autant que la passionnait la danse. Lilly sortit son appareil photo bridge de son sac et l’observa. Elle commença à prendre quelques photos de ce qui se passait sur le terrain, sous différents modes afin de voir les capacités de son appareil.

La jeune fille aurait pu être considéré comme un paparazzi si elle s’était cachée. Cependant, elle était là au soleil, plus ou moins en vue. Ses longs cheveux blonds dégageaient toute leur blondeur grâce au soleil et tombaient dans le creux de ses reins. La jeune fille portait une veste courte de tailleur gris anthracite ouverte sur une robe. Sa robe était rose foncé, elle était moulante sur le buste et avait une jupe un peu plus volumineuse qui allait jusqu’au genou. Elle portait de petites ballerines du même gris que sa veste pour finir son allure. Cette tenue, Lilly l’aimait beaucoup. La robe qu’elle portait lui donnait l’impression d’avoir revêtit un tutu. La danseuse se sentait toujours reliée à son art, peu importait la façon.

Elle pensait aux photos qu’elle prenait, John serait content de voir qu’elle utilisait son cadeau et il verrait aussi l’université ce qui l’enchanterait. Elle s’imaginait déjà l’instant de complicité qu’ils pourraient encore partager. La jeune fille aimait vraiment beaucoup cet homme qui était tout pour elle et son seul repère aux Etats-Unis.

Les déclics de l’appareil photo se faisaient entendre discrètement tout autour de la jeune fille, comme une nuée d’oiseaux.