J'adorais le sourire de Beverly, quand je le voyais je ressentais une sensation de bien être que jamais je n'éprouvais quand elle n'étais pas là. Elle me regardais toujours dans les yeux mais je compris qu'elle avait du mal à maintenir son regard et à ne pas laisser ses yeux vagabonder sur mon corps. Cela me fit rire intérieurement pour une raison que j'ignorais. Ce que j'appréciais en particulier chez Bevy c'est qu'elle était sincère, elle n'avait jamais essayé de profiter de moi et n'avait jamais tenté de me brusquer pour quoi que ce soit. Elle n'était pas comme toutes les autres filles de l'école, elle ne me considérait ni comme une bête de foire qu'on regarde de travers parce qu'elle est différente ni comme un jouet que l'on peut utiliser à se guise tellement il est vulnérable et fragile.

Lorsque je m'étais excusé pour le bordel qui régnait dans ma chambre j'aurais juré que son regard avait parcouru mon torse nu. Elle avait surement cru que je voulais parler de mes cicatrices, sur ce coup la j'avais eu une montée d'adrénaline, parce que je savais que si on en venait à parler de ça il faudrait que je justifie ces marques et pour le moment je ne me sentais pas assez bien pour en parler, ni a Berverly, ni a personne d'autre d'ailleurs. Mais quand elle m'aida à ranger je fus rassuré de constater qu'elle avait compris ce que je voulais dire.

BEVERLY - Je suis venue sortir le loup de sa grotte

Sortir le loup de sa grotte ? En voilà une expression étrange, cependant elle était très bien trouvée. Je ne doutais pas que certaines personnes ne me comparent à un loup, solitaire et énigmatique. Cette pensée me fit rire, je ne m'étais jamais vraiment demandé comment les gens pouvaient bien me voir,car ça m'était égal mais quand j'y réfléchissais, ce n'était absolument pas ça l'image que je voulais donner de moi. Pour ce qui est de la grotte je dois avouer qu'elle n'était pas loin. Je lui sourit tandis qu'elle s'asseyait en face de moi sur le lit.

BEVERLY - Tu ne veux pas aller t'habiller le temps que je nettoie vite fait ta grotte, qui a bien besoin d'un coup d'aspi ? Après, on est pas obligé de sortir d'ici, on peut toujours y rester, si tu veux bien de ma compagnie ?

Je baisser alors les yeux vers mon torse et me rappelais que j'étais torse-nu, je rit et je m'apprêtais à riposter lorsque Bevy se leva et me pris la main. A ce contact je frissonnais et faillis arracher mes doigts de son emprise mais je me forçais à rester neutre et me laissa traîner dans la salle de bain. Puis je suis Beverly des yeux vers mon armoire. Je n'avais pas envie qu'elle fasse du ménage dans ma chambre, elle n'était pas ma bonne après tout et je refusais qu'elle fasse les corvées que je me devais de faire moi-même.

REC' - Mais enf ...

Je n'eu pas le temps de finir ma phrase qu'elle me refermait la porte au nez. Pendant une seconde je voulus rouvrir la porte et sortir afin de riposter,cependant jugeant qu'elle allait peut-être mal le prendre, je me résignais et m'appuya sur le lavabo en me regardant dans le miroir. J'avais vraiment une mine affreuse, des cernes sous les yeux, un teint plus que pâle sans parler de ces horribles cicatrices. Je me demandais comment Beverly faisait pour ne pas avoir peur de moi. Je l'entendais s'activer dans la pièce d'à côté et ça me mit mal à l'aise je décidais donc de me dépêcher afin de l'aider, dans ce qui devait être mon travail. Je me mouillais la tête et les cheveux afin de me rafraîchir un peu puis j'enfilais les vêtement qu'elle m'avait donné : Un jeans délavé, un débardeur noir et un sweat gris. Une dernière fois je me regardais dans la glace puis je sortis de la pièce. Ma chambre était méconnaissable, elle était impeccable et le jeune femme s'était couché sur mon lit.

REC' - Ouah ... comment t'as fait ça aussi vite ?!

Avec un grand sourire au lèvres j'allai m'asseoir sur le bout de lit et je tournais le dos à la jeune femme qui était encore couchée. Je n'aimais pas la regarder trop longtemps, parce que je pensais que ça allait la gêner à un moment donné. Cependant moi ça ne me lassait jamais, j'aimais regarder son beau visage et son magnifique sourire. Elle était l'une des seule personne à qui je faisait confiance et ce pour une raison totalement inconnue, Coke s'amusait à dire que je l'aimais un peu trop en riant, je ne comprenais pas exactement ce qu'elle voulait dire ou plutôt je faisais semblant de ne pas comprendre parce que ça me fait peur.

REC' - Je .... préférerais rester ici, si tu n'y vois pas d'inconvénient.

Ce jour la je n'avais pas envie de sortir, bien entendu la plupart des gens diraient que c'est comme d'habitude, mais c'est faux. J'aime sortir, j'aime la nature et me promener, ce que je n'aime pas c'est les gens. C'est bien pour ça que je n'aime pas aller en boîte ou ce genre de choses. Pas que ça me déplairait au contraire, je pense que j'aimerais beaucoup ça, mais je ne peux tout simplement pas. Et même si il faudrait bien que je sorte un jour, je redoute ce moment, croyiez moi.

REC' - Et hum .... je suis content que tu sois là.

J'étais très content même, parce qu'elle me permettait d'échapper à une journée de plus à jouer à des jeux vidéos stupides ou a m'abrutir devant la télé. Parce que tout seul, me promener, je n'aimais pas ça, je trouvais ça ennuyant, je m'en lassais vite.

BEVERLY - Et.. Qu'as tu prévu de faire en restant ici et sachant que je m'incruste ?

Lorsqu'elle avait prononcé ces quelques mots j'avais eu une tonne d'image qui me sont passé par la tête et toutes n'étaient pas forcement convenable. Je ne devais pas penser à ce genre de chose, parce que ça provoquait une sensation étrange en moi, certes pas désagréable cependant je me refusais à éprouver une émotion comme celle là. J'avais peur en réalité, peur de la force que mes sentiments pourrait prendre si ça continuait et peur d'être rejeté. Je n'étais pas sur d'avoir la force nécessaire pour survivre à un rejet. C'était en partie pour ça que je m'efforcerai de ne pas regarder Bevy, je ne voulais pas que mes sentiments pour elle ne deviennent trop fort et incontrôlable, je n'étais pas habitué à ça. J'avais eu peu d'amis et le sentiment d'amour n'avait jamais dépassé ce stade, parce que je m'y refusais.

En même temps elle n'avait pas tort, je ne voyais pas très bien quoi faire. si j'avais été seul soit je me serais recouché soit j'aurais joué mon geek. Faut dire que je n'avais pas vraiment l'habitude d'accueillir des filles dans mon antre, je n'avais pas l'habitude d'accueillir des gens tout court. Et il faut l'avouer Bevy m'intimidait un peu, elle était très belle et à côté d'elle je me trouvais ridicule en plus elle avait beaucoup de talent dans ce qu'elle faisait. Je sentais son regard posé sur l'arrière de mon crâne, j'eus soudain une envie irrépressible de me retourner et de l'embrasser, ça me fit extrêmement bizarre je ne m'y était pas attendu et je n'étais pas du genre à penser à ce genre de choses, beaucoup trop effrayé par le contact physique pour ça. Je sentis qu'elle bougeait et qu'elle s'approchait de moi. J'essayais de me reprendre afin de ne pas faire quelque chose que je regretterais.

BEVERLY - Dis Rec.. Comment t'es-tu fais toutes les cicatrices que tu as sur le torse...?

Ce qui devait arrivé arriva, mes muscles se tendirent et mes poings se serrèrent sur ma couette. Elle avait posé la question que je redoutais et je voulus me lever mais sa main se posa sur mon menton et m'obligea à la regardé. Pendant un instant je fermais les yeux n'osant pas affronter son regard, puis je finit par les rouvrir et plonger mon azur dans le sien. Son regard me déstabilisait, je ne savais plus où j'étais, seulement que j'étais à quelques centimètre de Beverly. Je sentais que je rosissait, ça ne m'était jamais arrivé. En temps normal je gardais toujours mon calme, mais avec Bevy c'était tellement différent, jeme sentais vulnérable. Je faisait un effort sur-humain pour ne pas craquer.

Je ne savais si je devais lui dire ou pas. Comment allait-elle réagir, allait-elle mal me juger ? Surement que non, mais jamais personne n'avait sut, j'avais peur de la réaction des gens, j'avais peur du regard qu'ils me jetteraient si il savaient. J'avais toujours mon regard dans le sien, et j'eu un éclair de "folie". Je me levais la prenant par la main pour la lever elle aussi avec un léger frisson au contact de sa peau. Je la met face moi lui prend les deux mains et sourit nerveusement.

REC' - Je ... une enfance difficile ... il faut ... que je vérifie quelque chose ...

Je la regardais dans les yeux, ce que je m'apprêtais à faire n'était pas facile, surtout pas pour moi. J'avais peur, mais je savais que je devais le faire, je devais affronter ma peur. Je lui souris une dernière fois et enlevais mon sweat ainsi que mon débardeur. Pour la deuxième fois de la journée je me retrouvais torse nu devant Berverly. Mon coeur se mit à battre de plus en plus fort puis je repris une de ses mains dans la mienne et l'approchait de mon torse. Je faisait tout pour trembler le moins possible. Je déglutis et fermais les yeux puis je posais sa main sur la plus grande cicatrices que j'avais, au niveau de ma quatrième côte droite. La sensation de sa peau sur la mienne me fit trembler de plus belle, mais ses mains étaient tellement différente des dernières qui avaient touché mon corps, elle étaient douces et fraîches. J'avais toujours les yeux fermés mais un nouveau sourire nerveux vint se fiché sur mon visage.

REC' - Tu sens .... la rage qui émane de cette plaie ?

Ce que je venais de dire allait peut-être voir surement lui faire peur ou alors elle allait me prendre pour un fou mais je voulais qu'elle sache qu'elle sente, la souffrance que j'ai subit. Elle était la première depuis mes dix-sept ans à toucher mon corps, ce n'était pas rien. Ca signifiait que j'avais confiance en elle, une confiance aveugle...

J'avais toujours ma main autour de celle de Beverly posée sur ma cicatrices. Étrangement cela me faisait du bien. Je sentais qu'elle avait peur, très peur et je m'en voulais de lui faire endurer ça. Je n'aurais pas dut réagir comme ça, j'aurais dut lui expliquer simplement, sans toute cette mise en scène que je trouvais à présent ridicule. Cependant ça m'avait permis de m'apercevoir que j'étais plus fort que ce que je pensais, ou peut-être était-ce juste parce que c'était Berverly. Pourquoi cette fille me faisait-elle autant d'effet ? Qu'avait-elle de plus ? C'était les questions que je me posais sans cesse chaque jours depuis quelques temps. Elle a, vous savez, ce petit quelque chose indéfinissable qui provoque en vous tout un mécanisme, une sensation bien être, rien qu'avec sa présence.

J'étais sur le point de parler pour la première fois de la raison pour laquelle j'étais ce que j'étais, un type sombre, cynique, mystérieux et solitaire. J'avais vraiment très peur, peut-être pas autant que Bevy d'après ce que je présentais, mais tout de même assez pour ne plus trop savoir où me mettre. Je m'en voulais tellement, j'aurais juste voulu partir en courant loin, très loin de tout, d'elle de cette université, de ce pays. J'entendais sa respiration s'accélérer, j'avais à ce moment la une envie plus grande que je ne l'aurais voulut de la prendre dans mes bras. Mais accepter que sa main ne touche mon torse ne signifiait pas que j'allais être assez fort pour coller mon corps au sien.

BEVERLY - Requiem.. Je ne comprends pas.. Que t'es-t-il arrivé?

Elle avait les yeux clos mais je voyais qu'elle se retenait de pleurer. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'elle réagissait comme ça ? Ce n'était pas elle qui avait mal, ce n'était pas à elle d'avoir mal. Une bouffée de culpabilité m'envahit à nouveau et je la regardais, son magnifique visage, cependant j'aperçois ses lèvres trembler et je surprend un de ses sanglot. Je lâche alors sa main qu'elle laisse tombé le long de son corps. Et dans un effort considérable je noue mes bras autour de ses épaules et l'attire contre mon torse. Ce que je ressentit alors ne ressemblait pas à ce que j'avais eu peur de ressentir.J'étais tellement plus calme maintenant, je me sentais presque bien, et je sentais que je pouvais me confier à elle.

REC' - Je ... suis désolé, je n'aurais pas dut ...

Elle était toujours dans mes bras, je la repoussé juste un peu, pour pouvoir la regarder dans les yeux, son regard se fondit dans le mien et je lui fit un sourire qui se voulait rassurant. Je l'entrainais sur mon lit et m'assit au bord, Bevy à mes coté. Je ne savais pas si elle voulait rester dans mes bras, je la lâchais donc par peur de la forcer puis je la regardais à nouveau, je n'avais pas envie de lui raconter mon histoire si elle n'était pas assez forte pour l'encaisser.

REC' - Tu es sure de vouloir savoir ?

J'étais donc assis au bord de mon lit, les yeux fixé sur un point du mur en face de moi, invisible, mais qui m'intriguait. J'étais complètement perdu dans mes pensées mais en même temps je ne pensais à rien, comme si j'étais vide. En réalité c'était le calme que je recherchais, car malgré l'apparence stable que j'avais réussi à reprendre je n'en restais pas moins apeuré. La seule personne à qui j'avais parlé de mon enfance avait été Nickie, et je ne m'étais pas vraiment posé la question de comment le lui dire, j'avais juste déballé tout ce que j'avais sur le cœur sans qu'il y ait une suite logique à mes propos et sans retenue. Mais avec Beverly c'était différent, je devais faire attention à mes dires, je ne voulais pas la choquer ni la gêner, je devais donc bien choisir mes mots. Pendant que je réfléchissait la jeune fille qui était assise à côté de moi me prit les mains et les posa sur ses genoux. Un geste qui m'apaisa un peu et me donna légerement plus d'assurance, de confiance en moi. Je soupirais et la regardais enfin dans les yeux. Son regard plein de compassion me fit comprendre qu'elle était prête, mais l'étais-je aussi ? Je n'en était pas sur, cependant il n'était plus question de me défiler.

REC' - ... pour commencer ...

Je me posais encore la question de : par où commencer ? Je ne savais pas m'y prendre avec les mots, c'était aussi une des raisons pour laquelle je ne parlais pas beaucoup. On peu dire que je n'avais pas beaucoup de tact, j'étais plutôt maladroit surtout avec les filles et même si je connaissais bien Beverly elle n'échappait pas à la règle. Je souris nerveusement, un sourire sans réel joie puis me décidais enfin à commencer en inspirant un bon coup.

REC' - mon père a quitté ma mère deux mois avant ma naissance ...

Ma mère m'avait affirmé que c'était parce qu'il avait été muté ailleurs et qu'elle ne voulait pas quitter son pays, sa ville et sa maison. Je l'avais crut jusqu'à mes onze ans, mais lorsque qu'on atteint une certaine perspicacité on ne peut plus se mentir, on ne peu que se rendre compte que la vérité est bien différente. Je n'avais jamais sut la vérité, et je n'avais pas vraiment eu le loisir de questionner ma mère à ce sujet plus longuement. Combien de fois avais-je essayé de me représenter mon père, en me basant sur mon propre physique et ce qui ne correspondait pas à ma mère, mais je n'étais jamais parvenu à un résultat qui me satisfaisait. J'avais voulut le rencontrer étant plus jeune, car un garçon qui ne sait pas qui est son père peut grandir mal, mais à présent je n'en avait plus envie, c'était de sa faute tout ce qui s'était passé ensuite après tout.

REC' - ma mère s'est marié quand j'avais six ans à un homme du nom de ... Conrad Boyle ...

Le nom de ce monstre que ma mère avait épousé avait eu du mal à sortir de ma gorge, il m'inspirait le plus grand dégout. Je ne le considérais plus depuis longtemps comme un être humain, il avait commis l'impardonnable ! Je racontais ensuite toute mon histoire de la première fois où Conrad avait abusé de moi à mon arrivée à l'université. Mon récit fut ponctué de pause dut le plus souvent à des frissons que j'essayais d'étouffer le mieux possible et des haut-le-coeur. J'avais faillit craquer et pleurer plusieurs fois mais je m'étais retenu, je refusais de me montrer si vulnérable devant Berverly. Je me tournais lentement vers elle et croisais son regard.

REC' - voilà, tu sais tout ...

Maintenant que je lui avais tout dit je me sentais tellement mieux, libéré d'un poids énorme. C'était sans doute stupide mais je me sentais invincible et j'avais presque envie de rire. Je regardais intensément Bevy, elle était vraiment magnifique, ce n'était pas la première chose que j'avais aimé chez elle mais maintenant je m'en rendais plus compte que jamais. Je lui avait ouvert mon coeur, mon âme, mon être tout entier. Je ne savais pas si j'allais le regretter, même si j'en doutais, mais à ce moment la je me sentais très bien. Avant, j'avais l'impression de toujours lui mentir, et je culpabiliser au point de m'en rendre malade, mais maintenant tout allait mieux.

REC' - tu es la seule ... à tout savoir ... ce qui veut dire que tu as mon entière confiance ... aveugle ...

C'était vrai elle avait ma confiance et j'espérais qu'elle ne la trahirait pas, jamais. Je fondit à nouveau mon regard dans le sien, sans m'en être rendu compte nous nous étions rapprochés pendant le récit, au point que nous étions presque collés l'un à l'autre, et mes mains étaient toujours dans les siennes, elles étaient moites mais ça ne me dérangeais pas, au contraire. Je la regardais intensément, j'avais l'impression de pouvoir rester des heures à la contempler ainsi, je ne m'en rendais même pas compte quand je la regardais ainsi. Mais à cet instant précis je n'aurais voulut être à aucun autre endroit sur terre.

De longues minutes s'écoulèrent dans le silence et nos mains étaient toujours entrelacées. Puis Berverly me lâche, je ne comprenais pas au début mais elle posa une de ces main sur ma joue, continuant à me fixer de son regard si intense. Je n'arrive plus à détacher mes yeux des siens, comme absorbé. Je ne pensais déjà plus à mon récit, et j'étais plutôt préoccupé par ce qui allait suivre. Je voyais ses yeux au bord des larmes, peut-être que je n'aurais pas dut lui raconter ça, peut-être qu'elle allait mal l'encaisser ?! Je ne savais pas trop quoi faire, je n'avais jamais était vraiment seule avec une fille que j'appréciais autant, du moins, je n'avais jamais été seul et proche d'une fille que j'appréciais autant. Qu'est-ce qui allait se passer maintenant ? J'en avais un peu peur il faut l'avouer.

Puis l'autre main de Bevy se posa sur son coeur et je sentis les battements rapide de son petit coeur. Je ne comprenais pas, est-ce que c'était dut à mon histoire ? est-ce qu'elle avait ... peur ? Cependant je ne décelais aucune peur dans son regard, je ne savais pas très ce qu'il fallait que j'interprète dans ce regard d'ailleurs. Il semblait tellement fort en émotions, et en tellement d'émotions que je m' perdais. Elle avait toujours sa main sur ma joue. Je ne me rendais alors pas bien compte que toutes les peurs du contact physique que j'avais eu durant toute ces années c'étaient envolées en quelques minutes, tout ça grâce à Beverly.

Je décidais finalement de poser ma main sur la sienne, qui était posé sur ma joue. Je me sentais très bien, ça faisait longtemps que je n'avais pas été proche de quelqu'un comme ça et même si je ne m'en étais pas aperçu le contact physique me manquait, je dois l'avouer. Je la regardais toujours dans les yeux essayant de deviner ce qu'elle attendait de moi à présent mais mes pensées étaient tellement embrouillées que je ne savais pas trop. Je me contentais donc de fermer les yeux en fermant un peu plus ma main sur celle que Beverly avait sur mon visage. Et je restais comme ça, les yeux fermé, attendant peut-être un éclair de génie qui me dirais ce que je suis censé faire dans une situation pareille.

HS ; c'est vraiment nul je suis désolé =S

Les yeux dans les yeux, Beverly et moi nous regardions, je ne savais plus vraiment quoi faire, jamais au grand jamais je n'avais été dans pareille situation. J'essayais tant bien que mal de savoir ce qu'elle attendait de moi, ce que ce regard voulait dire. Je crus un instant y déceler un désir refoulé, une envie soudaine que Bevy essayait au mieux de contenir. Ses yeux se plissèrent et je n'arrivais alors plus à lire quoi que ce soit dans ses yeux, elle soupira ensuite, ce que je pris pour une marque d'ennui. Peut-être en avait-elle marre d'entendre mes plaintes et de rester ainsi à nous regarder sans rien faire ni dire. Je n'eus pas le temps d'y réfléchir plus que ça puisque dans un geste presque désespéré la jeune femme se jeta sur moi et nous nous retrouvions tout les deux, elle sur moi, dans une position qui pouvait porter à confusion.

Je n'eus pas le loisir de comprendre ce qui venait de m'arriver qu'elle me serrait dans ses bras. Je la regardais, tout d'abord surpris puis mon regard s'adoucit et je finis par resserrer l'étreinte de mes bras autour de son corps si frêle mais en même temps magnifique. Je fermais alors mes yeux et nous sommes resté comme ça quelques instants avant que Beverly ne rompe notre embrassade en me regardant et me souriant. Que je lui rendis. Elle s'écarta ensuite pour s'asseoir à mes côtés. Je la regardais toujours, essayant de comprendre ce qu'elle faisait et ce qu'elle allait faire. J'étais encore couché lorsqu'elle commença à parler. « Je ne trouve même pas les mots .. pour exprimer ce que je ressens face à ce que tu m'as raconté. C'est si.. inattendu! Je ne m'attendais pas du tout à ça .. Je m'étais fait énormément de scénarios dans ma tête pour expliquer tes cicatrices mais rien de ça ne m'étais venu à l'esprit .. » j'aurais été curieux de savoir ce qu'elle s'était imaginé, Beverly avait une imagination débordante et cela ne m'étonnait même pas d'elle qu'elle ait autant réfléchi au sujet des marques sur mon corps. Je la laissais néanmoins continuer, ne voulant pas la couper. « J'arrive même pas à y croire et rien que le fait de tenter d'immaginer la chose ça me donne des frissons horribles. Comment un père peut-il infliger ça à son fils?! C'est .. monstrueux! » à dire vrai ce n'étais pas exactement mon père et jamais cela ne l'aurait été ! Je suis un garçon sans père et cela ne me fait ni chaud ni froid, les hommes sont infâmes de toute manière ! Je plains les femmes !

A la fin de son récit je la regardais toujours, elle sanglotait et ne semblait pas très bien, je me redressais alors et voulut la prendre dans mes bras lorsqu'elle se leva d'un bon. Je ne m'y attendais pas et encore moins à ce qu'elle allait dire « Il mériterais de se faire couper les couilles, les mains, les pieds, tout.. » cette remarque me fit sourire intérieurement, elle avait tout à fait raison, mais l'entendre dire ça était plutôt comique, même si la situation ne l'était pas. A nouveau elle sanglota et finit par se calmer en s'asseyant à côté de moi pour enfin me regarder dans les yeux. Son regard était profond et indiquait qu'elle essayait de lire en moi, cette pensée me fit à nouveau sourire intérieurement. Les gens y arrivait rarement, moi je lisais facilement en eux mais eux avait beaucoup de mal, mais qui sait peut-être que Beverly allait y arriver ?! a nouveau sa douce voit se fit entendre « Maintenant je suis là, on est tous là et je te promet, Requiem, que je ne laisserais plus jamais personne te faire du mal. » ça faisait un peu bizarre qu'une femme dise ça à un homme, c'était normalement le contraire qui se passait. Cette remarque me procura une sensation d'infériorité qui me déstabilisa. Je venais de reprendre toute la confiance en moi que j'avais perdu et j'avais changé en quelques minutes, grâce à elle, à Beverly. Je la laissais continuer « C'est un peu débile à dire vu ce que tu as vécu, mais je ne sais pas quoi dire d'autre, si je pouvais aspirer tes angoisses, tes maux, te les enlever et me les transmettre, je le ferais. Tout simplement parce que je ne supporte pas te voir si mal .. » franchement elle croyait vraiment que si je pouvais je lui donnerais toute ma souffrance ? Jamais je n'aurais put lui infliger une chose pareille et puis je n'étais plus le même, j'avais réussi, en me confiant ainsi, à chasser une partie de ce passer qui me hantait, je me sentais merveilleusement moi et merveilleusement vivant ! Comme je ne l'avais pas été depuis bon nombre d'années. « t'es grâve ma vieille ! Jamais de la vie je te laisserais souffrir autant que moi ! et puis ... tu m'as changé ... je ne suis plus le même depuis que je t'ai tout dis, j'ai l'impression d'être enfin ... moi ! » je lui souriais, je me sentais en pleine forme et j'en étais ravi. C'était comme si tout mes soucis s'étaient envolés d'un coup !

Je me levais d'un bond entrainant Beverly avec moi et une fois que nous fûmes tous les deux debout je la regardais dans les yeux avec un grand sourire sincère et l'attirait contre moi dans une étreinte forte et pleine d'assurance. « aller, viens là ! C'est finis, oublie toute cette histoire et profite du nouveau Requiem ! » je lui fis un clin d'oeil, j'avais moi-même beaucoup de mal à réaliser ce que j'étais entrain de subir, du tournant que cet aveu occasionnait dans ma vie.


HJ : désolé pour le temps que j'ai mis =S
j'espère m'être un peu rattrapé sur la qualité du post au moins =/